On
fait les quelques kilomètres qui nous séparent de la frontière
hongroise puis on sème rapidement les TBA qui s'interdisent de
dépasser les 110km/h avec le popo. La Hongrie est aussi droite et
plate qu'à l'aller, on est rapidement en Autriche. Le ciel se couvre
petit à petit. Alors que la frontière allemande et l'heure de se
coucher approchent, il fait carrément froid (16°, soit 20 de moins
que quand on est partis ce matin) et il pleut. On finit par prendre
la grave décision de rouler non-stop en se relayant. Moi je suis pas
pour mais les autres se sentent assez en forme. On part donc pour une
longue nuit sans sommeil, les heures, les km et les villes
s'enchaînent. Paulin, Yannick et Jonas se relaient au volant, moi je
ne suis jamais ni vraiment éveillé ni vraiment endormi. On traverse
la Suisse et on arrive à la frontière française vers les 5h, à la
grande joie de Yannick. C'est d'ailleurs lui qui prend le dernier
tour pour rentrer à Granger. Vers 7h30 on y est avec une provision
de croissants, on vient de se taper 1700km en 21h... on est lessivés.
On prend un p'tit dej, on raconte notre semaine à Colin, et tous au
lit. Tout comme dans la bagnole j'ai du mal à dormir, je me relève
assez vite. Vers 14h je reçois un appel de Mat :
« JB
on a eu un accident.
- Quoi ?!
- La voiture est détruite, on est en Allemagne à 100km de la Suisse.
- Quoi ?! Mais qu'est - ce qui s'est passé ?
- On n'a pas pu freiner à temps pour éviter de rentrer dans le camion...
- Mais ça va ?
- Physiquement ça va, Léo s'est cassé le nez il a dû aller à l'hôpital, mais on va bien... mais moralement c'est dur.
- Mais vous n'avez rien ?
- Quelques bleus et des égratignures... bon, comment on va en France maintenant ? »
Bordel !!
Putain de merde !! Les pauvres... Je suis en panique, on essaye
avec Mat d'évaluer les possibilités qui s'offrent à nous pour
finir la tournée. Je tourne en rond pendant une heure avant de me
décider à réveiller Jonas et Yannick. Ils sont aussi effondrés
que moi à l'annonce de la nouvelle. On retourne toutes les options
possibles et imaginables, qui seraient trop longues à noter ici,
pour que Léo et les 2 Mat arrivent au mois à Grenoble pour jouer à
la Baf demain. On les a plusieurs fois au téléphone, une chose est
sûre : ils n'abandonneront pas.
On se
pète une énorme bouffe réparatrice pour nos estomac mais on est si
tristes pour les roumains... en fin d'après-midi, j'appelle Mat pour
avoir des nouvelles, ils pensent avoir trouvé une solution sous
forme d'une Ford Fiesta en loc... ils reprennent la route !
Quand je parle à Léo pour la dernière fois de la journée vers
22h, il me dit dans une voix et un ton si différent de d'habitude
que je me demande si c'est bien lui que j'ai au bout du fil, qu'ils
ont réussi à mettre TOUT le matos dans la fiesta et qu'on les
retrouve demain à Grenoble... c'est des oufs putain !
Le
lendemain je me réveille un homme nouveau. La douche, la bouffe et
une bonne nuit de sommeil pour le corps, et enfin une vraie
conversation avec Camille pour l'esprit, je me sens bien et prêt à
repartir.
Du
coup on a organisé un gigantesque trafic de véhicule pour cette fin
de tournée, on commence par aller chercher un Kangoo chez l'oncle de
Jonas en échange de ma ZX. A midi j'appelle Léo qui me dit qu'ils
sont quasiment arrivés, on se dépêche de charger les bagnoles et
go to Gre. On arrive à la Baf, accueil chaleureux, on retrouve les
roumains et leur Fiesta chargée à bloc. On installe, on laisse la
place pour un cours de yoga, puis on balance. Pas mal de monde est
déjà arrivé, ça fait plaisir ! Les TBA attaquent leur
premier show en France après une p'tite assiette vegan vers 21h30.
Il y a du public, ils sont refaits ! Et même quelques keupons à
crête chauds bouillants. Matei à la guitare prend le temps
d'expliquer les morceaux et la drôle de situation du groupe avec Léo
qui se retrouve batteur. Après leur bon set on investit la scène,
interdit de jouer torse nu à la Baf bordel de merde. On fait un set
mortel devant une bonne quarantaine de personnes, avec quelques pains
mais du genre que seuls nous entendons. Je massacre quand même bien
la reprise de H2o mais l'énergie est là ! C'est Raaouh qui
finit la soirée, électro-dance-psyché, pas trop mon truc t'as vu.
Je reste dehors à causer avec les gens et vider des canettes. En fin
de soirée on se sépare après le rangement habituel, les roumains
vont chez un mec et nous chez des potes de potes. On boit des vodkas
et on se couche car demain y a d'la route !
Le
jeudi 18 on se lève à 10h, bon gros p'tit dej, gueule de bois,
merci au revoir. On retrouve les roumains qui ont 1h de retard...
puis on trace à Vienne chez les parents de Yannick qui nous offrent
un magnifique gueuleton, et on laisse la Fiesta pour repartir à 2
véhicules vers Marseille. On monte à 5 dans le Picasso et à 2 dans
le Kangoo. Nos petits roumains chéris sont trop contents d'être là,
impressionnés par les lieux, les gens, les paysages.
On
arrive à Marseille sous un temps typiquement provençal et on
retrouve Greg et Nico du squat Mallaval dont c'est probablement la
dernière soirée. Bel et immense endroit, on rencontre rapidement
les autres groupes du jour : Pom, Lobster Killed Med et un trio
de filles du squat dont j'ai oublié le nom. On vide les bagnoles et
on retrouve Greg, HK et Mathias, des potes à nous basés ici pour
faire un tour au port et descendre quelques mauresques en terrasse.
On est bien, con ! Vers 20h on retourne au squat pour le dîner
et faire un peu mieux connaissance avec les autres groupes et les
habitants du lieu. Le 1er groupe commence, punk-garage à la Stooges,
une centaine de personnes est là. C'est la bonne ambiance des
squats : des gens tous différents, filles, mecs, jeunes, vieux,
habillés n'importe comment et qui font n'importe quoi. Ensuite c'est
Pom qui joue, du math-rock (même si ce terme ne leur plaît pas) à
la NoMeansNo, sans chant, complètement déstructuré, bref, ils
mettent une calotte à tout le monde. Super cools et plein d'humour
pour ne rien gâcher.Après c'est Lobster Killed Me, punk rock assez
mélodique et très bien foutu de cinquantenaires en pleine forme qui
font le même tour que nous : Annonay, Grenoble, Marseille,
Sainté... 4eme groupe les TBA, impressionnés par la « foule »
et désormais rejoints sur les 3/4 de leur set par Dragos, un ami à
eux qui les a rejoints en stop depuis Amsterdam (!!!) et qui a très
vite assimilé leurs morceaux à la 2eme guitare. Il galèrent un peu
ce soir mais la qualité de leurs compos reste la même. Ils
concluent avec une reprise de « Baby, I'm an Anarchist »
pas tout à fait au point. Et puis le dernier groupe, Volstead Akt !
On fait un bon gros show toujours bien hardcore, Yannick donne le peu
d'énergie qu'il lui reste, il me paraît vraiment à bout de
force aujourd'hui ! Derrière on assure une bonne instru
mais on a du mal à enchaîner rapidement les morceaux. Dans le
public ça danse pas mal (enfin surtout nos potes mais bon) même si
c'est difficile pour moi d'évaluer les réaction des gens depuis ma
batterie. On termine avec nos reprises habituelles + « What
happened » qu'on joue plutôt bien ce soir.
Il est près de 2h quand on s'arrête et qu'il faut tout ranger. On
dort dans un autre squat, de ce fait il nous faut attendre que tout
soit nettoyé pour partir, on bouge à plus d'une vingtaine dans les
rues de Marseille pour aller à la Casa Mimosa, on y arrive à 4h du
mat', on est dégeus, épuisés, et demain on a 6h de route pour
aller à Roanne. Chaud !
Bonjour ! Le foyer "Calme et Sérénité" s'ils vous plaît ? |
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