In the van again... it's a 15 hour drive and no one's sleeping !!! (Shelter "in the van again") |
Le
vendredi réveil à 9h, les roumains ont du mal, pourtant faut bien
qu'on marche pour retourner au squat Mallaval où sont nos voitures.
On arrive à reprendre la route vers 10h30. On passe par le quartier
général à Granger pour faire de nouveaux transferts de bagnoles et
en ce qui me concerne prendre la douche de ma vie. On arrive au BXL
de Roanne un peu avant 18h, balances direct, avec Axel aux manettes
ça rigole pas. C'est toujours spécial de jouer à Roanne pour moi
car je sais que je croiserai des gens que j'ai pas vu depuis une
éternité, plus la famille et tout... mes parents arrivent
d'ailleurs alors qu'on termine le délicieux couscous maison. A 21h30
les TBA commencent alors qu'on est sans nouvelle de Dragos, perdu
entre Marseille et Roanne... les roumains livrent sans conteste leur
meilleure prestation de la tournée, excellent son, tout est juste et
nous on connaît maintenant leurs morceaux par cœur. On leur succède
sur scène, on jouera tout le concert devant 10 pelos alors qu'ils
sont 50 en terrasse... je suis dépité. Infrarouge (le 3eme groupe
de la soirée, local) et les autres roannais que je connais préfèrent
siroter des bières dans le bar où ils sont tout le temps fourrés
plutôt que de soutenir 30 minutes des groupes qui viennent animer
cette ville pourrie. Du coup on boycotte le dernier groupe et on
finit la soirée dehors à boire des coups. Je revois effectivement
quelques têtes de l'époque du lycée, c'est drôle. Enfin, la
soirée est largement sauvée par l'accueil 5 étoiles d'Adrien :
catering excellent, bière à volonté et bon défraiement malgré
l'entrée gratuite.
Vers
1h on décide de rentrer à la base grâce à Yannick qui a été
sage et Matei le bassiste qui ne boit pas. A la maison, un dernier
p'tit canon, debrief général et bras de Morphée.
TBA au grand complet |
Le
lendemain samedi 20 juin, avant-dernière date de la tournée, on se
prépare tranquillement pour décoller vers Annonay à 13h. On est
accueillis là-bas par Kazi, un vieux pote de Yannick. On fait de
bonnes balances puis on passe l'après-midi à glander en essayant de
pas trop se bourrer la gueule. La « tête d'affiche »,
Rufus Bellefleur, prend une plombe pour ses balances et décale le
début des concerts d'autant. Les groupes locaux commencent :
les Anes Animent (punk français à la Agressive Agricultor), Igor et
ses Traitres (rock'n roll avec un chanteur qui a la voix plus cassée
que nous) puis les Marrons d'Ardèche (hard rock local heroes).
Ensuite un groupe allemand de rock'n roll avec un nom allemand, pas
mal. La nuit tombe et à la louche je dirais que 250 personnes sont
là (c'est un concert en extérieur, avec quelques stands de
fringues, de bougies, churros etc... c'est la fête de la musique
quoi!) mais pour l'instant surtout attirées par la buvette. Nous on
reste gentiment à notre stand à tour de rôle en causant avec les
gens du coin, pour la plupart vivant aux Tanneries, un squat/lieu de
vie situé juste derrière le parc où nous sommes. Viennent ensuite
les fameux Rufus qui nous offrent un « show » chiant à
mourir, du rock/folk/electro tout mou et ridiculement chorégraphié
au millimètre avec 2 choristes/potiches et un chanteur 1980 un poil
arrogant. Bref. Il faut en plus 30 bonnes minutes de changement de
plateau, il faut redéménager intégralement la scène parce que
t'imagines bien que de telles stars ne peuvent jouer sur le même
matos que tous les autres groupes. Un peu avant la fin de leur
concert on nous annonce qu'un groupe trash/métal de p'tits jeunes du
coin vient s'intercaler entre eux et TBA... wahou... encore une demie
heure de plus à patienter, on commence tous à en avoir un peu
marre. Du coup après les métalleux, alors qu'on commence à
installer TBA, Jonas vient me voir et me dit : « JB, je peux pas jouer. » QUOI?! Je lui dis
d'attendre le concert de TBA et qu'on verrait après. Il va s'isoler
un peu pendant qu'on installe, j'ai les boules à mort. Quelle
connerie putain ! Au bout d'un ou deux morceaux et malgré nos
protestations il vient me confirmer qu'il se sent tout à fait
incapable de jouer, de se concentrer et de tenir sa guitare. BORDEL !
Je pète mon câble, à mon tour je vais ruminer dans mon coin en le
maudissant, c'est pas possible de devoir annuler le dernier concert
de la quinzaine pour CA putain ! On range tout et on laisse la
scène à un DJ techno, je ne pense pas que qui que ce soit dans le
public ait noté qu'un groupe n'as pas joué et Kazi est limite
content vu le retard pris. J'emmerde la terre entière, con de
public, cons de « rockstars », cons de métalleux qui
s'incrustent, con de Jonas.
Journée de merde. Matei à beau m'expliquer que tout est de sa
faute, j'en ai rien à battre. Je veux me barrer.
Paulin veut pas, on va se coucher aux Tanneries.
Le
lendemain matin, dimanche 21/06, c'est l'heure de rentrer et
l'ambiance n'est pas au beau fixe, mais bon. On s'explique et puis on
sait bien que finalement c'est pas si grave, Jonas s'excuse, et il
reste un dernier concert chez nous à St Etienne.
Pendant
les 4 jours qui suivent, je reprends une vie normale, le boulot et
tout ça. Les 3 autres hébergent les 4 roumains, l'ambiance doit
être folklorique entre l'enregistrement de leur démo, des parties
de PES et des barbecues à toute heure.
Et
puis voilà, je rejoins toute cette joyeuse bande le jeudi 25/06 à
la Gueule Noire à Sainté, pour le tout dernier concert de la
tournée, organisé par nos soins. On retrouve nos camarades
stéphanois pour s'occuper du bar, des entrées, de la bouffe, du
son... et Colin qui a organisé une tombola pour nous aider à
rembourser la réparation de la voiture ! Excellent.
Vers
21h30 c'est Tisiphone qui ouvre le bal avec leur post rock/cold wave
de très bonne qualité. Ensuite c'est Addiction et leur métal/punk
qui montent sur scène, et malgré leur technique impressionnante ils
jouent vraiment trop fort, le chant est inaudible et les gens
quittent la salle petit à petit. Ce sont nos nouveaux héros du
garage/hardcore Good Good Things qui prennent le relais, avec déjà
1h de retard sur le programme... les GGT envoient leur set à 200 à
l'heure, mais bon dieu comment vont-ils si vite ?! Pendant qu'on
s'installe Colin prend le micro, nous sort un génialissime poème
sur la Gueule Noire, et tire la tombola ! Un grand moment !
TBA @ La Gueule Noire |
On
fait ensuite notre concert, il y a environ 60 personnes ce soir. On
joue bien, au bout de 3 morceaux Jonas pète une corde (alors qu'on
devait déjà bien raccourcir le set à cause du retard), ce qui nous
permet avec Yannick de balancer notre petite impro hip-hop qui à force
n'est plus vraiment une impro ! On reprend le show sur les
chapeaux de roue sans interruption, les TBA sont là pour chanter
« Friends » avec nous, on ne joue pas la reprise de
Pailhead mais plutôt « Violence » qui apparaît comme la
meilleure chanson de notre album. On aurait bien fait un rappel mais
il faut vraiment laisser la place aux TBA.
Ils
montent sur scène tous les 4 désormais, et Matei est assez à
l'aise en français pour présenter le groupe et ses morceaux. Nous
on est à fond, on connaît tous les refrains par cœur ! On
termine tous ensemble sur une reprise de « You » de Bad
Religion et « What Happened » de H2O. Le concert et la
tournée se terminent ainsi, je fais de trop rapides adieux aux
roumains car je dois partir, en laissant mes collègues s'occuper de
tout ranger...
Voila,
on peut dire que les 2 parties de la tournée auront été
complètement différentes, une fois en France on a pu donner des
concerts devant des gens, défrayés, avec d'autres groupes etc,
c'était cool ! Mais du coup on était moins fourrés tout le
temps tous ensemble et ça faisait un peu les TBA d'un côté et nous
de l'autre, même si l'histoire d'amour entre les 2 groupes est
définitivement une certitude. On s'est quittés en se disant qu'on
remettrait ça, le plus vite possible! Ils ont kiffé leur séjour
en France et c'est vrai que cette semaine était mortelle. Je pense
franchement que sur les 20 jours qu'a duré en tout cette tournée,
on est passé par toutes les émotions et sentiments qu'un être
humain puisse ressentir : de la joie à la tristesse, de
l'euphorie à la colère, de l'empathie à la haine, de la
solidarité, de la déception, de l'enthousiasme, de la lassitude, du
désespoir, de l'envie... c'était exténuant physiquement et
mentalement. C'était un vrai dépucelage quoi : un peu
difficile, pas génial dans l'absolu mais absolument super et
inoubliable pour chacun d'entre nous.
Du
point de vue musical on est assez contents, on n'a pas fait de
concert parfait en tout point mais on n'a pas trop mal joué non plus
et surtout on a eu dans l'ensemble de très bons retours de la part
des gens, et j'ose espérer que ce n'était pas que de la politesse.
Cela dit, on n'a rien vendu... les 2 meilleures dates étaient pour
moi Sibiu et Marseille et les 2 plus pourries Arad et Annonay. On a
quand même raté 2 concerts sur 11, alors que les TBA ont tout
joué ! Financièrement, le bilan est évidemment mauvais,
disons qu'on n'a pas beaucoup plus perdu d'argent que si on avait
fait des gros week-ends chez nous quoi. Par contre on a réussi
l'incommensurable exploit de pas casser ni oublier d'instrument !!
En
tous cas, vivement la prochaine !
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