mercredi 1 juillet 2015

Tournée Roumanie - France - 4/4

In the van again... it's a 15 hour drive and no one's sleeping !!! (Shelter "in the van again")
Le vendredi réveil à 9h, les roumains ont du mal, pourtant faut bien qu'on marche pour retourner au squat Mallaval où sont nos voitures. On arrive à reprendre la route vers 10h30. On passe par le quartier général à Granger pour faire de nouveaux transferts de bagnoles et en ce qui me concerne prendre la douche de ma vie. On arrive au BXL de Roanne un peu avant 18h, balances direct, avec Axel aux manettes ça rigole pas. C'est toujours spécial de jouer à Roanne pour moi car je sais que je croiserai des gens que j'ai pas vu depuis une éternité, plus la famille et tout... mes parents arrivent d'ailleurs alors qu'on termine le délicieux couscous maison. A 21h30 les TBA commencent alors qu'on est sans nouvelle de Dragos, perdu entre Marseille et Roanne... les roumains livrent sans conteste leur meilleure prestation de la tournée, excellent son, tout est juste et nous on connaît maintenant leurs morceaux par cœur. On leur succède sur scène, on jouera tout le concert devant 10 pelos alors qu'ils sont 50 en terrasse... je suis dépité. Infrarouge (le 3eme groupe de la soirée, local) et les autres roannais que je connais préfèrent siroter des bières dans le bar où ils sont tout le temps fourrés plutôt que de soutenir 30 minutes des groupes qui viennent animer cette ville pourrie. Du coup on boycotte le dernier groupe et on finit la soirée dehors à boire des coups. Je revois effectivement quelques têtes de l'époque du lycée, c'est drôle. Enfin, la soirée est largement sauvée par l'accueil 5 étoiles d'Adrien : catering excellent, bière à volonté et bon défraiement malgré l'entrée gratuite.



Vers 1h on décide de rentrer à la base grâce à Yannick qui a été sage et Matei le bassiste qui ne boit pas. A la maison, un dernier p'tit canon, debrief général et bras de Morphée.

TBA au grand complet

Le lendemain samedi 20 juin, avant-dernière date de la tournée, on se prépare tranquillement pour décoller vers Annonay à 13h. On est accueillis là-bas par Kazi, un vieux pote de Yannick. On fait de bonnes balances puis on passe l'après-midi à glander en essayant de pas trop se bourrer la gueule. La « tête d'affiche », Rufus Bellefleur, prend une plombe pour ses balances et décale le début des concerts d'autant. Les groupes locaux commencent : les Anes Animent (punk français à la Agressive Agricultor), Igor et ses Traitres (rock'n roll avec un chanteur qui a la voix plus cassée que nous) puis les Marrons d'Ardèche (hard rock local heroes). Ensuite un groupe allemand de rock'n roll avec un nom allemand, pas mal. La nuit tombe et à la louche je dirais que 250 personnes sont là (c'est un concert en extérieur, avec quelques stands de fringues, de bougies, churros etc... c'est la fête de la musique quoi!) mais pour l'instant surtout attirées par la buvette. Nous on reste gentiment à notre stand à tour de rôle en causant avec les gens du coin, pour la plupart vivant aux Tanneries, un squat/lieu de vie situé juste derrière le parc où nous sommes. Viennent ensuite les fameux Rufus qui nous offrent un « show » chiant à mourir, du rock/folk/electro tout mou et ridiculement chorégraphié au millimètre avec 2 choristes/potiches et un chanteur 1980 un poil arrogant. Bref. Il faut en plus 30 bonnes minutes de changement de plateau, il faut redéménager intégralement la scène parce que t'imagines bien que de telles stars ne peuvent jouer sur le même matos que tous les autres groupes. Un peu avant la fin de leur concert on nous annonce qu'un groupe trash/métal de p'tits jeunes du coin vient s'intercaler entre eux et TBA... wahou... encore une demie heure de plus à patienter, on commence tous à en avoir un peu marre. Du coup après les métalleux, alors qu'on commence à installer TBA, Jonas vient me voir et me dit : « JB, je peux pas jouer. » QUOI?! Je lui dis d'attendre le concert de TBA et qu'on verrait après. Il va s'isoler un peu pendant qu'on installe, j'ai les boules à mort. Quelle connerie putain ! Au bout d'un ou deux morceaux et malgré nos protestations il vient me confirmer qu'il se sent tout à fait incapable de jouer, de se concentrer et de tenir sa guitare. BORDEL ! Je pète mon câble, à mon tour je vais ruminer dans mon coin en le maudissant, c'est pas possible de devoir annuler le dernier concert de la quinzaine pour CA putain ! On range tout et on laisse la scène à un DJ techno, je ne pense pas que qui que ce soit dans le public ait noté qu'un groupe n'as pas joué et Kazi est limite content vu le retard pris. J'emmerde la terre entière, con de public, cons de « rockstars », cons de métalleux qui s'incrustent, con de Jonas. Journée de merde. Matei à beau m'expliquer que tout est de sa faute, j'en ai rien à battre. Je veux me barrer. Paulin veut pas, on va se coucher aux Tanneries.

Le lendemain matin, dimanche 21/06, c'est l'heure de rentrer et l'ambiance n'est pas au beau fixe, mais bon. On s'explique et puis on sait bien que finalement c'est pas si grave, Jonas s'excuse, et il reste un dernier concert chez nous à St Etienne.

Pendant les 4 jours qui suivent, je reprends une vie normale, le boulot et tout ça. Les 3 autres hébergent les 4 roumains, l'ambiance doit être folklorique entre l'enregistrement de leur démo, des parties de PES et des barbecues à toute heure.
Et puis voilà, je rejoins toute cette joyeuse bande le jeudi 25/06 à la Gueule Noire à Sainté, pour le tout dernier concert de la tournée, organisé par nos soins. On retrouve nos camarades stéphanois pour s'occuper du bar, des entrées, de la bouffe, du son... et Colin qui a organisé une tombola pour nous aider à rembourser la réparation de la voiture ! Excellent.
Vers 21h30 c'est Tisiphone qui ouvre le bal avec leur post rock/cold wave de très bonne qualité. Ensuite c'est Addiction et leur métal/punk qui montent sur scène, et malgré leur technique impressionnante ils jouent vraiment trop fort, le chant est inaudible et les gens quittent la salle petit à petit. Ce sont nos nouveaux héros du garage/hardcore Good Good Things qui prennent le relais, avec déjà 1h de retard sur le programme... les GGT envoient leur set à 200 à l'heure, mais bon dieu comment vont-ils si vite ?! Pendant qu'on s'installe Colin prend le micro, nous sort un génialissime poème sur la Gueule Noire, et tire la tombola ! Un grand moment !
TBA @ La Gueule Noire
On fait ensuite notre concert, il y a environ 60 personnes ce soir. On joue bien, au bout de 3 morceaux Jonas pète une corde (alors qu'on devait déjà bien raccourcir le set à cause du retard), ce qui nous permet avec Yannick de balancer notre petite impro hip-hop qui à force n'est plus vraiment une impro ! On reprend le show sur les chapeaux de roue sans interruption, les TBA sont là pour chanter « Friends » avec nous, on ne joue pas la reprise de Pailhead mais plutôt « Violence » qui apparaît comme la meilleure chanson de notre album. On aurait bien fait un rappel mais il faut vraiment laisser la place aux TBA.
Ils montent sur scène tous les 4 désormais, et Matei est assez à l'aise en français pour présenter le groupe et ses morceaux. Nous on est à fond, on connaît tous les refrains par cœur ! On termine tous ensemble sur une reprise de « You » de Bad Religion et « What Happened » de H2O. Le concert et la tournée se terminent ainsi, je fais de trop rapides adieux aux roumains car je dois partir, en laissant mes collègues s'occuper de tout ranger...

Voila, on peut dire que les 2 parties de la tournée auront été complètement différentes, une fois en France on a pu donner des concerts devant des gens, défrayés, avec d'autres groupes etc, c'était cool ! Mais du coup on était moins fourrés tout le temps tous ensemble et ça faisait un peu les TBA d'un côté et nous de l'autre, même si l'histoire d'amour entre les 2 groupes est définitivement une certitude. On s'est quittés en se disant qu'on remettrait ça, le plus vite possible! Ils ont kiffé leur séjour en France et c'est vrai que cette semaine était mortelle. Je pense franchement que sur les 20 jours qu'a duré en tout cette tournée, on est passé par toutes les émotions et sentiments qu'un être humain puisse ressentir : de la joie à la tristesse, de l'euphorie à la colère, de l'empathie à la haine, de la solidarité, de la déception, de l'enthousiasme, de la lassitude, du désespoir, de l'envie... c'était exténuant physiquement et mentalement. C'était un vrai dépucelage quoi : un peu difficile, pas génial dans l'absolu mais absolument super et inoubliable pour chacun d'entre nous.

Du point de vue musical on est assez contents, on n'a pas fait de concert parfait en tout point mais on n'a pas trop mal joué non plus et surtout on a eu dans l'ensemble de très bons retours de la part des gens, et j'ose espérer que ce n'était pas que de la politesse. Cela dit, on n'a rien vendu... les 2 meilleures dates étaient pour moi Sibiu et Marseille et les 2 plus pourries Arad et Annonay. On a quand même raté 2 concerts sur 11, alors que les TBA ont tout joué ! Financièrement, le bilan est évidemment mauvais, disons qu'on n'a pas beaucoup plus perdu d'argent que si on avait fait des gros week-ends chez nous quoi. Par contre on a réussi l'incommensurable exploit de pas casser ni oublier d'instrument !!

En tous cas, vivement la prochaine !


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